Nous sommes fin 2009, la SNCF ressort de ses cartons son projet de suppression de la présence des contrôleurs dans les TER rhônalpins. Jean-Jack Queyranne est alors en pleine campagne électorale, briguant un nouveau mandat à la présidence du Conseil Régional. C’est donc l’occasion pour les usagers du TER comme pour les syndicats cheminots de l’interpeller sur les projets de la direction régionale de la SNCF. La réponse du candidat Queyranne est alors sans ambigüité: «Par ses missions [...] de sécurité et de proximité, la présence du contrôleur est une composante essentielle du service public ferroviaire régional. Si ce type d’exploitation existe bien à titre expérimental dans d’autres Régions [...] il n’en demeure pas moins que cette éventualité ne saurait se poser en Rhône-Alpes». Le volontarisme du candidat Queyranne rassure alors usagers et syndicats: la tête de l’exécutif régional prendra ses responsabilités...
... À l’exercice du pouvoir
Une fois élu en mars 2010, le président du Conseil Régional se contente de renvoyer la décision de faire circuler les trains sans contrôleurs à la SNCF. Si les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent, il n’en demeure pas moins que c’est bien le Conseil Régional qui est l’Autorité Organisatrice des Transports. À ce titre, elle finance donc le TER avec l’argent des contribuables rhônalpins... qui ont élu Jean-Jack Queyranne afin qu’il tienne ses engagements.
Le 8 septembre 2011, une délégation composée d’associations d’usagers et de syndicats cheminots est reçue au Conseil Régional par Bernadette Laclais, alors vice-présidente chargée des transports. Les propos tenus sont alors aux antipodes des déclarations de M. Queyranne. Abandonnant le volontarisme affiché par le PS lors de la campagne électorale, Mme Laclais explique que sur le dossier de l’Ouest Lyonnais, la SNCF est seule décisionnaire du mode d’exploitation des TER. En ce qui concerne les autres lignes du TER Rhône-Alpes, elle va même jusqu’à affirmer qu’elle est favorable à l’accompagnement non systématique des trains, notamment en cas d’aléas. À la tête du Conseil Régional, le revirement, c’est maintenant.
Le 8 septembre 2011, une délégation composée d’associations d’usagers et de syndicats cheminots est reçue au Conseil Régional par Bernadette Laclais, alors vice-présidente chargée des transports. Les propos tenus sont alors aux antipodes des déclarations de M. Queyranne. Abandonnant le volontarisme affiché par le PS lors de la campagne électorale, Mme Laclais explique que sur le dossier de l’Ouest Lyonnais, la SNCF est seule décisionnaire du mode d’exploitation des TER. En ce qui concerne les autres lignes du TER Rhône-Alpes, elle va même jusqu’à affirmer qu’elle est favorable à l’accompagnement non systématique des trains, notamment en cas d’aléas. À la tête du Conseil Régional, le revirement, c’est maintenant.
Cécile Duflot prend position
Cliquez pour agrandir le courrier adressé par Cécile Duflot |
Si le PS régional fait preuve d’une grande virtuosité dans ses revirements, Europe Écologie Les Verts s’est positionné contre l’EAS quelles qu’en soient la forme et la justification, tant au plan régional que national. L’actuelle Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement a répondu sans détour à nos sollicitations. C’est ainsi que dès 2009, Cécile Duflot répond à SUD-Rail en affirmant que « faire le choix de mettre en place des équipes de contrôleurs volants est une erreur ».
Cette position est ensuite portée par le groupe politique Europe Ecologie Les Verts du Conseil Régional Rhône-Alpes, rejoint par le groupe Front de Gauche. Le débat, y compris médiatique sur ce dossier, débouchera ensuite sur la délibération votée à la quasi-unanimité au Conseil Régional le 23 septembre dernier (voir mise à jour postée sur le blog le 13 juin 2012).
Cette position est ensuite portée par le groupe politique Europe Ecologie Les Verts du Conseil Régional Rhône-Alpes, rejoint par le groupe Front de Gauche. Le débat, y compris médiatique sur ce dossier, débouchera ensuite sur la délibération votée à la quasi-unanimité au Conseil Régional le 23 septembre dernier (voir mise à jour postée sur le blog le 13 juin 2012).
Le changement viendra-t-il de M. Hollande?
Le 25 novembre 2011, François Hollande est en déplacement électoral à Lyon. Depuis un mois, il est le candidat officiel du Parti Socialiste. Rappelons que lors des primaires d’octobre, il avait reçu le soutien de... Mme Laclais. Les militants SUD-Rail de la région obtiennent une entrevue avec le futur Président de la République qui a fait part de son opposition à une évolution vers l’EAS et annonçait son intention de prendre contact avec l’exécutif du Conseil Régional Rhône-Alpes.
M. Hollande étant aujourd’hui à la tête de l’État, Mme Duflot étant aujourd’hui ministre, il serait incompréhensible que l’exécutif socialiste au Conseil Régional puisse continuer à louvoyer continuellement en prenant le contre-pied des décisions votées démocratiquement par les élu(e)s du Conseil Régional Rhône-Alpes. Le changement, c’est maintenant?
Le courrier remis à François Hollande en visite à Lyon
La position du candidat Jean-Jack Queyranne lors de sa campagne électorale
La position de l'élu Jean-Jack Queyranne, Président du Conseil Régional
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