L’union fait la force. La
SNCF
vient de décider de pérenniser son expérimentation lancée cet automne
sur le RER D, entre les gares de Corbeil-Essonnes (91) et de Malesherbes
(Loiret). Né à l’initiative de maires du sud de l’Essonne, le test
proposait aux usagers de se regrouper dans les voitures centrales des
trains aux heures creuses afin de diminuer le sentiment d’insécurité.
Une idée partie d’un constat : sur ce
secteur, les rames sont désertes, surtout tard le soir, et l’usager est
plus craintif s’il est isolé. Après une campagne de communication de
plusieurs mois et une
enquête
de satisfaction, « le bilan est globalement positif, même si peu de
clients ont changé leurs habitudes », explique-t-on à la SNCF.
D’après un sondage, 60% des voyageurs jugent le concept utile
Sur les 200 questionnaires distribués, 94 personnes ont répondu. 60%
d’entre elles jugent le concept utile. 19% ont changé leurs habitudes. «
Les femmes ont été plus sensibles au sujet », précise la SNCF. Pour les
autres, 17% ne voient pas l’intérêt, 21% refusent car les wagons en
question ne sont pas en face de leur sortie, 2% n’ont pas compris où il
fallait monter, 18% le faisaient déjà avant et 23% ne se prononcent pas
ou ne le font pas pour d’autres raisons.
Pour le maire sans étiquette de Ballancourt-sur-Essonne, Charles de
Bourbon Busset, à l’origine de cette expérience, l’heure est à la
satisfaction. « La SNCF a reconnu que c’était nécessaire après avoir dit
que ce n’était pas une bonne idée. J’ai dû les tanner. Et maintenant,
dans les retours que j’ai eus, mes administrés sont plus rassurés »,
s’enthousiasme-t-il.
« Nous sommes très contents, car même si ça ne touche pas tout le monde,
ceux qui veulent se regrouper ont au moins la possibilité de le faire.
D’après l’enquête, 45% des personnes qui voyagent seules ont tout de
même un sentiment d’insécurité », rappelle Caroline Parâtre, directrice
de l’Union des maires de l’Essonne et conseillère générale
UMP
de La Ferté-Alais. L’expérimentation pourrait-elle être élargie sur
l’ensemble de la ligne D? « La demande est venue des élus du sud de
l’Essonne. Nous n’en avons pas eu sur d’autres secteurs. La
problématique est par ailleurs très localisée et spécifique ici,
explique-t-on à la SNCF. Mais c’est à l’étude. »