Il régnait visiblement
une belle pagaille hier soir en région parisienne. À l'origine de
l'incident, une banale coupure d'alimentation électrique de la
caténaire. Selon les informations connues de tout le monde, des
usagers des trains arrêtés en pleine voie auraient commencé à
descendre des rames, s'exposant ainsi au risque d'être heurtés par
d'autres rames qui, elles, n'étaient pas impactées par l'absence de
courant.
Sans préjuger de ce qui
a pu précisément se passer hier soir et qui a conduit à l'agression de nos
collègues, il est évident que c'est la SNCF, par son
choix de faire rouler des trains en EAS, qui est responsable de cette
situation. Depuis des années, les trains franciliens circulent avec
le seul conducteur à bord. Outre ses missions propres (sécurité
des circulation et dépannage lors des avaries), il devient de fait
le seul interlocuteur « SNCF » pour les occupants du
train. Seulement, la conduite d'un train et la résolution des
avaries sont en soi des activités à plein temps, pour lesquelles
les agents de conduite reçoivent 1 an de formation. Pour ce qui est
de l'information voyageurs en Île de France, le conducteur doit se
contenter de quelques phrases types déclinées dans un aide mémoire.
De même, il ne dispose pas des moyens de communication avec un PC
dédié dont sont aujourd'hui équipés les contrôleurs. Les
informations dont dispose le conducteur sont donc maigres, les moyens
de les transmettre aux voyageurs tout autant...
Le geste des agresseurs
est fermement condamnable, il n'empêche qu'il est tout à fait
possible de comprendre comment la situation a pu dégénérer :
des trains bondés en heure de pointe, des usagers désireux de
rentrer chez eux après une journée de travail, une information qui
tarde à venir... et le seul agent de la SNCF présent qui est occupé
à faire stopper d'urgence les autres trains afin qu'aucun voyageur descendu
sur les voies ne soit percuté.
Ce cocktail explosif dans lequel
cheminots et usagers franciliens ont été plongés de force :
nous n'en voulons pas en région Rhône-Alpes.
Le communiqué de presse du Ministre délégué chargé des Transports
Frédéric Cuvillier déplore l’enchaînement des événements ayant entraîné de très importantes
perturbations pour les voyageurs passant par la Gare du Nord à Paris hier soir mercredi 7 novembre
2012. Ce sont environ 50.000 voyageurs, usagers des RER principalement, qui ont eu à subir de très
importants retards.
Les premiers éléments d’information montrent que le fait initial est une panne d’alimentation électrique,
survenue sur une voie entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Claye, qui a entraîné l’immobilisation d’un RER
vers 17h45. Mais certains passagers de ce train bloqué sont descendus sur les voies. C’est leur
présence sur les voies qui a entraîné, par application automatique des dispositions de sécurité, l’arrêt
de tous les trains se trouvant dans le secteur, selon la procédure des « alertes radio ».
Malheureusement les faits se sont répétés : d’autres usagers sont descendus d’autres rames. Alors que
le trafic pouvait techniquement reprendre sur deux voies entre Aulnay-sous-Bois et Mitry-Claye moins
d’une heure après le début de l’incident, la présence de personnes disséminées sur les voies a
progressivement entraîné une paralysie puis un blocage de tout mouvement de train en Gare du Nord à
21h25 pendant 1heure et demie. La circulation a repris progressivement en fin de soirée avec la
mobilisation des cheminots et des services de police pour permettre à tous les voyageurs de terminer
leur voyage par train, ou par bus ou taxi spécialement affrétés. Cette situation a aussi entraîné des
énervements ayant conduit à l’agression de deux agents de conduite, dont l’un a dû être hospitalisé.
Frédéric Cuvillier condamne cette violence et exprime sa solidarité à la fois aux agents de conduite et
aux passagers ayant vécu ces heures difficiles. Il demande au Président de la SNCF Guillaume Pépy
de lui adresser rapidement un rapport détaillé sur les faits. En particulier, il demande à la SNCF, à RFF
et à l’EPSF (Etablissement public de sécurité ferroviaire) de lui adresser rapidement des propositions
détaillées pour faire évoluer les « alertes radio » en zone de trafic ferroviaire dense, afin que soit trouvé
un équilibre dans les définitions des règles alliant la nécessaire sécurité de chacun et la meilleure
continuité du service.
Dans cette circonstance particulière, Frédéric Cuvillier appelle chacun à faire preuve de responsabilité,
et rappelle que les usagers se mettent en danger en descendant sur les voies. Ces initiatives isolées qui
se sont produites en cascade ont entraîné de lourdes conséquences pour tous, bien au-delà de la
panne initiale.
Cabinet du ministre délégué chargé des Transports,
de la Mer et de la Pêche
Paris, le jeudi 8 novembre 2012
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